
La désignation d’un représentant du secteur des femmes au sein du Conseil Électoral Provisoire (CEP) a pris une nouvelle tournure après l’échec du précédent processus mené par Dialogue Inter Femme (DIFE). Le manque de transparence, l’exclusion et l’irrespect de l'accord du 3 avril ont été cités comme les principales causes de cet échec. En réponse, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a choisi l’organisation Kay Fanm pour relancer le processus.
Le 6 août 2024, le secrétariat général de la Présidence a adressé une lettre à Kay Fanm, soulignant que l’organisation est désormais responsable de reconduire le processus en collaboration avec d’autres structures du secteur, telles que SOFA, FEDOFEDH, Fanm Deside, Fondation Toya, Fanm Angaje, et Fanm Yo La. Le CPT attend les résultats de cette démarche au plus tard le 12 août 2024.
*Commentaires de Kay Fanm*
Kay Fanm, par la voix de sa responsable Danièle Magloire, a exprimé des réserves sur le nouveau processus. Selon Kay Fanm, l'annonce de la reprise a été diffusée de manière informelle sur les réseaux sociaux, ce qui reflète un manque de rigueur et de transparence similaire à celui observé lors du précédent processus. Kay Fanm a également critiqué la réunion du 3 août, tenue en l'absence des organisations ayant demandé une reprise méthodique et transparente du processus.
Réactions de Fanm Angaje Pou Ayiti
Fanm Angaje Pou Ayiti a répondu aux critiques de Kay Fanm en appelant à l’unité et à la coopération malgré les divergences. Elle a souligné la nécessité de surmonter les comportements égoïstes et les querelles pour contribuer positivement au redressement du pays et du secteur des droits des femmes. Fanm Angaje a également défendu sa participation au processus, expliquant qu’elle a répondu à une invitation et insisté sur la nécessité de travailler ensemble pour désigner une représentante compétente et intègre.
Points de discorde et défis
Plusieurs points de désaccord subsistent entre les organisations. D'abord, Kay Fanm a souligné que la diffusion tardive d’informations sur les réseaux sociaux et la brièveté des délais (un jour pour soumettre les candidatures) sont problématiques. Ils déplorent également l'absence de moyens de contact clairs pour le comité organisateur.
Ensuite, inclusivité et critères de participation. Le processus actuel est critiqué pour son manque d'inclusivité et des critères qui semblent exclure de nouvelles candidatures. Par exemple, l'exigence que les candidates soient membres d'une organisation de femmes depuis trois ans exclut automatiquement celles issues d'organisations plus récentes.
Enfin, des problèmes liés au calendrier et à l’organisation. Les critiques portent également sur l'absence d'un calendrier réaliste et la précipitation des étapes du processus.
Une course contre la montre
Alors que l'échéance électorale approche, seuls deux des neuf secteurs ont désigné leurs représentants au CEP. Les retards et les controverses entourant le processus de désignation du secteur des femmes mettent en lumière les défis persistants dans la formation d’une instance électorale inclusive et représentative.
La relance du processus par Kay Fanm est une étape cruciale mais difficile. La réussite de cette initiative dépendra de la capacité des organisations à surmonter leurs différends et à collaborer de manière transparente et inclusive.

PLR
Radio Amitié 104.7 FM
Comments