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Affaire Jovenel Moïse : un procès en suspens dans un climat de chaos

Photo du rédacteur: Jeff RinvilienJeff Rinvilien

L’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse, survenu le 7 juillet 2021, continue de révéler les profondes failles du système judiciaire haïtien. Ce lundi 13 janvier 2025, une audience impliquant 19 suspects, dont 17 Colombiens et deux Haïtiens, a été reportée sans explication précise. Les avocats de la défense, qui espéraient obtenir la libération de leurs clients, ont exprimé leur frustration face à ce nouveau délai. Parmi les accusés figurent Félix Badio, ancien employé du ministère de la Justice, et Macky Kessa, ex-maire de Jacmel. Badio, considéré comme l’un des principaux suspects, est apparu en difficulté physique lors de l’audience, soutenu par Kessa, bien que son état de santé n’ait pas été détaillé.


L’audience s’est tenue dans une résidence privée située dans un quartier huppé de Port-au-Prince, en raison de la recrudescence des violences des gangs. Ces derniers ont contraint les autorités à fermer la Cour d’appel du centre-ville, illustrant l’insécurité généralisée qui paralyse le pays. Les 17 Colombiens, d’anciens soldats et mercenaires, ont été transférés dans un lieu de détention non divulgué, où ils bénéficient désormais de conditions « plus dignes », selon le consulat colombien. Nathalie Delisca, avocate des Colombiens, a affirmé que ses clients avaient choisi de ne pas s’échapper lors de l’attaque de la prison nationale par des gangs il y a près d’un an, réitérant leur innocence.


Alors que l’affaire stagne en Haïti, les autorités américaines ont déjà condamné plusieurs individus impliqués dans l’assassinat. En décembre 2023, un juge de Miami a prononcé des peines de réclusion à perpétuité contre l’ancien sénateur haïtien John Joel Joseph, l’officier colombien Germán Alejandro Rivera García, et l’homme d’affaires Rodolphe Jaar. Ces condamnations contrastent fortement avec l’immobilisme du système judiciaire haïtien, incapable d’organiser un procès malgré plus de 40 interpellations. Les avocats de la défense ont dénoncé à plusieurs reprises les conditions de détention inhumaines dans les prisons haïtiennes, où les détenus manquaient de nourriture et d’eau.


L’assassinat de Jovenel Moïse, au cours duquel l’ancien président a été atteint par une douzaine de balles dans sa résidence privée, a exacerbé une crise politique déjà profonde. Alors que les suspects attendent toujours leur procès, le pays reste englué dans un climat d’instabilité et de violence, mettant en lumière les défis majeurs auxquels fait face son système judiciaire. L’incapacité à rendre une justice impartiale et indépendante continue d’alimenter les tensions dans un contexte sécuritaire et politique déjà fragile.

PLR

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