
Le juge d’instruction de Port-au-Prince, Benjamin Ferismé, a convoqué Raoul Pierre Louis, ancien président du Conseil d'administration de la Banque Nationale de Crédit (BNC), pour une audience prévue le 14 novembre 2024. Cette convocation intervient dans le cadre d’une investigation portant sur des actes présumés de corruption active, basés sur la loi du 12 mars 2014 dédiée à la prévention et à la répression de la corruption. Parmi les autres personnalités ciblées dans cette affaire figurent le consul Lonick Léandre, ainsi que trois conseillers présidentiels : Smith Augustin, Emmanuel Vertilaire et Louis Gérald Gilles.
Selon les éléments de l’enquête, Pierre Louis aurait été approché pour verser des pots-de-vin en échange de sa reconduction à la tête de la BNC. Un rapport de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) détaille les demandes de pots-de-vin, d’une valeur atteignant 100 millions de gourdes, formulées par des membres influents du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). L’enquête semble appuyée par divers éléments de preuve, incluant des échanges téléphoniques et des transactions financières jugées suspectes.
Le dossier révèle aussi l’existence d’une réunion confidentielle organisée au Royal Oasis, un hôtel de Pétion-Ville, au cours de laquelle Pierre Louis aurait été invité à payer une somme importante pour garantir sa reconduction. Faute de fonds immédiats, il aurait alors envisagé des alternatives, notamment sous forme d’actifs appartenant à la BNC. Le rapport de l’ULCC mentionne par ailleurs que Lonick Léandre aurait agi comme intermédiaire dans ces transactions, facilitant la remise de cartes de crédit pré-approuvées par la BNC aux membres du CPT, dans ce qui semble être un mécanisme destiné à satisfaire les demandes financières.
Parallèlement, des sources proches de la rédaction révèlent que le CPT aurait également exercé une pression importante sur le Premier ministre, dans le but d'obtenir le contrôle des portefeuilles des ministères de la Justice et des Affaires étrangères, actuellement dirigés par Carlos Hercule et Dominique Dupuy. Ce scandale pourrait avoir des effets considérables sur la stabilité politique d'Haïti, accentuant encore les défis de gouvernance et de lutte contre la corruption dans le pays.

PLR
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