9e sommet de la CELAC: Haïti appelle à une solidarité concrète, active et coordonnée face à ses multiples crises
- Amitié FM

- 10 avr.
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À Tegucigalpa (Honduras), plus d’une douzaine de dirigeants d’Amérique latine et des Caraïbes se sont réunis le mercredi 10 avril à l’occasion du 9e Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté des États latino-américains et caraïbes (CELAC). Dans ce cadre, le conseiller-président haïtien Leslie Voltaire a lancé un appel pressant à la solidarité régionale face à la crise que traverse Haïti, tout en insistant sur l’importance d’actions concrètes et coordonnées.
« Notre nation a besoin d’un sursaut de solidarité, d’actions concrètes pour combattre l’insécurité, et d’un appui réel pour reconstruire l’espoir », a déclaré Voltaire, accompagné du ministre des Affaires étrangères Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste. Il a salué la « solidarité manifeste » des pays membres, mais a exhorté à aller au-delà des discours, notamment pour empêcher que le territoire de la CELAC serve de couloir pour les armes et munitions alimentant les gangs en Haïti.
Leslie Voltaire a plaidé pour un soutien technique renforcé à la Mission multinationale d’appui à la sécurité, insistant sur le fait que « la violence n’est ni le reflet de notre culture ni des valeurs qui ont fondé notre nation », et dénonçant l’existence de réseaux transnationaux criminels qui exploitent les failles régionales.
Il a également alerté sur les défis climatiques qui menacent particulièrement les petits États insulaires comme Haïti, appelant à une reconnaissance internationale des dommages subis et à des compensations sous forme de financements adaptés et de transferts technologiques.
Enfin, le conseiller-président haïtien a rappelé que l’année 2025 marquera le bicentenaire de la rançon de l’indépendance imposée par la France à Haïti. « Notre peuple n’a jamais oublié. Nous demandons réparation et restitution », a-t-il affirmé avec solennité, appelant les membres de la CELAC à se joindre à cette lutte pour la justice historique.
Le sommet, présidé par Xiomara Castro du Honduras, a été marqué par le transfert officiel de la présidence tournante de la CELAC à la Colombie, désormais dirigée par Gustavo Petro. Ce passage de témoin s’inscrit dans un moment clé pour l’organisation régionale, qui ambitionne de renforcer l’unité et la coopération entre les 33 États membres.
Outre les discours, les dirigeants se sont engagés à adopter la Déclaration de Tegucigalpa, une feuille de route visant à approfondir l’intégration politique et économique régionale. Cette rencontre au sommet fait suite à une série de consultations : cinq réunions présidentielles virtuelles et douze ministérielles ont été tenues en amont pour aborder des thèmes cruciaux tels que la sécurité alimentaire, l’énergie, les télécommunications et la coopération financière.
Fondée en 2011, la CELAC se veut un mécanisme intergouvernemental alternatif à l’OEA, axé sur le dialogue, la recherche de consensus et la promotion de l’intégration politique, économique, sociale et culturelle. Dans ce contexte, l’intervention d’Haïti a revêtu une signification particulière.

PLR





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